Kenya : Le projet d'investiture du chef de l'opposition, un acte de trahison, selon le Procureur Général

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Nairobi, Kenya, 7  décembre (Infosplusgabon) - Le projet du leader de l'opposition, Raila Odinga et de ses partisans, de lui faire prêter serment comme Président du Kenya sera un acte de haute trahison dont la sentence est la peine de mort, a averti, ce jeudi, le Procureur Général, le Professeur Githu Muigai.

 

M. Odinga, leader de la coalition de l'opposition de la National Super Alliance (NASA), a boycotté l'élection présidentielle bis du 26 octobre, en affirmant qu'elle n'était pas régulière.

 

Il avait exigé une réforme profonde de la Commission électorale indépendante et des frontières (IEBC), en estimant que le scrutin ne pouvait être libre que si les responsables de la commission, qui avaient fait rater les élections générales du 08 août, annulées par la Cour suprême, étaient limogés.

 

L'IEBC a refusé d'obtempérer. Elle a organisé un nouveau scrutin et déclaré le président sortant, Uhuru Kenyatta, vainqueur avec 98,26% des voix. Deux recours contre la victoire du président Kenyatta à ce deuxième scrutin ont été rejetés par la Cour suprême.

 

M. Odinga et la NASA ne reconnaissent pas comme président Uhuru Kenyatta, qui a été investi dans ses fonctions, le 28 novembre.

 

Il a, par la suite, annoncé qu'il serait investi comme président, le 12 décembre, une initiative que le gouvernement considère comme une infraction.

 

Le Procureur Général qui n'a pas mâché ses mots a déclaré à la presse que toute tentative d'investir le leader de l'opposition, en plus de constituer une infraction, serait un acte de haute trahison.

 

Seul celui qui a été déclaré vainqueur d'une élection par l'IEBC et investi en présence du Président de la Cour suprême peut être déclaré chef de l'Etat.

 

Le Professeur Muigai a soutenu qu'il n'y avait aucune équivoque dans la Constitution sur l'élection et l'investiture d'un président et a averti les partisans de l'opposition de renoncer à leur projet.

 

"Le code pénal de la République du Kenya dans son article 40 prévoit ou stipule que ce genre d'initiative est un acte de haute trahison", a-t-il affirmé.

 

Le Professeur Muigai a qualifié "d'illégitime" la formation d'Assemblées populaires par diverses Assemblées de Comté, qui selon lui, ne disposait pas de tels pouvoirs. M. Odinga veut également utiliser les Assemblées populaires pour donner un caractère légal à son projet.

 

Ces dernières, selon lui, s'exposent également à des poursuites judiciaires pour l'utilisation de fonds publics à des fins non prévues et pour violation de la loi.

 

Ce jeudi, M. Odinga a confirmé l'annonce de son investiture comme président, le 12 décembre, malgré un avertissement des Etats-Unis qu'une telle initiative serait contraire à la loi.

 

M. Odinga a répondu aux Etats-Unis et aux autres pays qui ont mis en garde contre son investiture qu'ils devraient savoir "que l'on ne peut pas arrêter la volonté du peuple".

 

Les Etats-Unis, selon M. Odinga, ne devraient pas parler de violation de la Constitution s'agissant de son investiture, en ajoutant que Washington avait gardé un "silence assourdissant", sur le massacre de manifestants innocents par la police depuis le mois d'août.

 

La police kényane a été accusée d'avoir tué par balles des dizaines de personnes lors des manifestations violentes qui ont suivi les élections générales du 08 août et la reprise de l'élection présidentielle du 26 octobre. La plupart des personnes tuées étaient des partisans de l'opposition.

 

"Nous pensions avoir des amis, mais nous nous sommes trompés et désormais nous connaissons nos ennemis. A ce jour, aucun ambassadeur n'a condamné le massacre de ces gens par la police", a-t-il déclaré.

 

M. Odinga, un ancien Premier ministre et fils du premier vice-président du Kenya, Oginga Odinga, a brigué la présidence à quatre reprises - 1997, 2007, 2013 et 2017.

 

Lors des trois dernières tentatives, il a accusé les présidents sortants et la Commission électorale d'avoir truqué les élections.

 

 

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