400.000 personnes consomment de la drogue en Tunisie (ministre de la Santé)

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TUNIS, Tunisie, 25  septembre (Infosplusgabon) - Le ministre tunisien de la Santé, Slim Chaker, a annoncé, samedi lors d'une conférence de presse, que 400.000 personnes en Tunisie se droguent et que la principale cause de ce phénomène est liée à l'abandon très tôt de l'école par les élèves.

 

M. Chaker a souligné, à cet égard, la nécessité de mettre en place une stratégie claire pour protéger les jeunes de ce fléau, précisant que cette affaire est devenue une question de santé essentielle et que des centres de soins seront installés sur toute l'étendue du territoire de la République.

 

Les propos du ministre interviennent au moment où la consommation des stupéfiants suscite des craintes dans les milieux familiaux, au sein des organisations de la société civile et des responsables étatiques et ce à cause de la prolifération de la drogue dans les écoles, les universités et les quartiers populaires à tel point que certaines rues, dans les quartiers, sont nommés ''rues des drogues''.

 

D'autres statistiques, dont celles fournies par la cellule des sciences du crime au centre des études judiciaires de Tunis, indiquent que le taux des consommateurs dans les milieux des jeunes et adolescents est très élevé et inquiétant. Il est estimé à plus de 30% dans la tranche ďâge entre 13 et 35 ans, soit plus d'un million de consommateurs dans cette catégorie d'âge.

 

Ce fléau a pris des proportions considérables après les événements du ''Printemps arabe'' survenus en 2011 marqués, par la suite, d'une situation d'insécurité et de l'effondrement des politiques sociales et des crises économiques.

 

Une récente étude a révélé que le taux de la consommation des stupéfiants a atteint 70% après les événements de 2011, alors que 30% des filles en Tunisie consomment de la drogue contre 60% chez les garçons. 60% de la totalité des consommateurs sont âgés entre 13 et 18 ans.

 

Ce phénomène traduit l'existence de générations noyées dans la marginalisation et le désespoir ainsi qu'une crise d'un Etat incapable de prendre ses responsabilités, ont souligné plusieurs spécialistes et experts sociaux, insistant sur la nécessité de renforcer les efforts pour dépasser cette situation.

 

Face à ce fléau, plusieurs structures de droit et des organisations de la société civile se sont accordées pour soutenir l'initiative du président tunisien, Béji Caïd Essebsi, visant à la révision de la loi numéro 52 afin de limiter les dégâts et atténuer les sanctions sévères contre les consommateurs débutants.

 

En effet, le Parlement tunisien a adopté, le 25 avril dernier, un texte modifiant la loi sur la consommation des stupéfiants en abrogeant l'article 12, remplacé par un nouvel article qui donne au juge le pouvoir de prendre des peines moins sévères notamment contre les consommateurs débutants dont la situation sociale et d'études doit être prise en considération.

 

Mais, le projet de supprimer l'emprisonnement des consommateurs des drogues douces, notamment celle connue sous le nom de ''Zatla'' a suscité des critiques au sein de la société tunisienne en ce sens que les opposants à ce projet considèrent que la suppression des sanctions encourage à la consommation.

 

Des partis politiques, des organisations et de nombreux journaux ont plaidé pour stopper la promotion de ce projet, estimant que la non sanction des consommateurs débutants est de nature à les rendre dépendants.

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/MIO/GABON 2017

 

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