Libye: L'UNHCR demande aux autorités italiennes de suspendre leurs soutiens apportés aux Garde-côtes libyennes

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Tripoli, Libye, 13  février (Infosplusgabon) - L'organisation en charge de la défense des droits de l'homme, Human Rights Watch, a déclaré, ce mercredi, que le gouvernement italien devrait suspendre tous ses soutiens apportés aux garde-côtes libyennes, jusqu'à ce que la Libye s'engage à adopter un plan clair et défini pour respecter les droits et la Sécurité des migrants.

 

 

Ce plan devrait inclure la fermeture des centres de détentions abusives, et en particulier, une garantie pour protéger les migrants contre toute détention arbitraire et tout traitement inhumain et dégradant, a déclaré Human Rights Watch, dans un communiqué publié sur son site internet.

 

"L'Italie ne doit faire preuve de complicité dans la souffrance des migrants et réfugiés qui tombent dans les mains des garde-côtes libyennes", a indiqué Judith Sunderland, responsable à Human Rights Watch.

 

Human Rights Watch a indiqué que le 9 février 2020, le ministère italien des Affaires étrangères avait annoncé avoir envoyé des propositions à Tripoli pour que des modifications soient apportées au protocole d'entente de 2017 (Mou) qui fournit de cadre de coopération en matière de contrôle frontalier entre les deux pays.

 

Selon le Communiqué de Human Rights Watch, ces propositions pour des modifications au protocole d'entente sont conçues pour accroître la protection des migrants, des demandeurs d'asile et des réfugiés se trouvant en Libye, mais aussi pour exiger un renforcement et une consolidation des activités de l'agence des Nations unies en charge des réfugiés (UNHCR) et celles de l'organisation internationale pour la migration (OIM).

 

D'après toujours le communiqué, le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, a déclaré le 30 janvier 2020, que son pays allait préconiser et plaider en faveur de la fermeture des centres de détention et l'ouverture de nouvelles installations, sous les auspices des Nations unies, sans oublier le soutien pour un retour volontaire à grande échelle à partir de la Libye à destinations des pays d'origine.

 

Le soutien technique et matériel offerts par l'Italie a permis aux garde-côtes libyennes, en vertu de l'accord pour un gouvernement national reconnu par les Nations unies, d'intercepter des milliers de personnes en mer, avant de les retourner dans des centres de détention arbitraires à durée indéterminée où elles sont largement exposées à des exploitations, à la violence et au viol.

 

On signale que le protocole d'entente entre la Libye et l'Italie sur le contrôle frontalier commun a été renouvelé le 2 février. L'organisation en charge de la défense des droits de l'homme, UNCHR, a renseigné que quelque 400000 personnes ont été interceptées et retournées en Libye depuis sa signature, il y a trois ans.

 

Le 30 janvier passé, l'UNHCR avait annoncé qu'elle avait été forcée de fermer son centre de rassemblement et de départ à Tripoli, dans la capitale égyptienne, invoquant des préoccupations sécuritaires en pleine reprise des hostilités dans la capitale, Tripoli.

 

Le Centre était créé pour héberger les personnes à évacuer et à reloger en Europe ou ailleurs, mais elle abritait également des centaines d'autres d'individus qui avaient échappé des prisons officielles libyennes depuis l'éclatement du conflit le 4 Avril 2019.

 

L'UNHCR a estimé que vers la fin du mois de décembre, environ 4000 personnes avaient été emprisonnées dans les centres de détention officiels libyens, des centres auxquels les organisations humanitaires et les agences onusiennes n'ont pas beaucoup d'accès.

 

La coopération avec les garde-côtes libyennes, selon Human Rights Watch, ne devrait avoir lieu que lorsqu'elle est nécessaire pour se conformer à l'obligation dans le cadre du droit international de la mer pour coordonner les réponses aux situations de détresse en mer.

 

Dans cette perspective, selon Human Rights Watch, tous les efforts devraient être entrepris pour préparer le départ hors de la Libye des migrants coincés.

 

"Au lieu de retaper le protocole d'entente, les autorités italiennes devraient insister sur la fermeture des centres de détention, et allouer des ressources dans des domaines qui peuvent servir d'alternatifs aux détentions, à savoir, les évacuations à partir de la Libye, y compris les évacuations directes vers l'Italie, et la reprise du leadership de l'Italie dans les opérations de secours et de sauvetage en mer", a proposé Sunderland.

 

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/AQS/2020

 

 

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