Le Zimbabwe dénonce la déclaration "déplacée et condescendante" des ambassadeurs occidentaux

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Harare, Zimbabwe, 22 août (Infosplusgabon) - Le gouvernement zimbabwéen a jugé mercredi une déclaration des chefs de missions occidentales au Zimbabwe lui demandant de respecter la liberté d'expression "déplacée et condescendante".

 

 

Mardi, les chefs de missions ont appelé le gouvernement à respecter les droits constitutionnels relatifs à la "liberté de rassemblement" tels que prévus par la Constitution.

 

Le communiqué conjoint a été signé par les chefs de missions de l'Union européenne, la France, l'Allemagne, la Grès, les Pays-Bas, la Roumanie, la Suède, le Royaume-Uni, l'Australie, le Canada, et les Etats-Unis d'Amérique.

 

Cet appel a été motivé par la décision de la Police de la République du Zimbabwe (ZRP) d'interdire les manifestations contre la dégradation de l'économie et de la vie politique dans les villes de Bulawayo, Harare, et Gweru. La ZRP a également interdit mardi les manifestations prévues mercredi dans la ville de Masvingo.

 

"Le gouvernement du Zimbabwe est étonné par l'attitude déplacée et condescendante observée par les Missions et l'esprit partisan choquant de leur déclaration conjointe au regard de la situation au Zimbabwe", a déclaré mercredi dans un communiqué le secrétaire permanent auprès du ministère de l'Information, Ndavaningi Nick Mangwana.

 

Les manifestations sont organisées par le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), qui a perdu ses batailles en justice contre ces interdictions.

 

Les raisons avancées par la ZRP pour justifier ces interdictions concernent l'insuffisance des effectifs de la police pour gérer les manifestations et les allégations selon lesquelles le MDC prévoit de commettre des actes de violence.

 

"La déclaration des Missions oublie de reconnaître que la Haute cour a pris une décision réfléchie par rapport à la légalité des manifestations de l'Alliance-MDC de l'opposition après que la Police de la République du Zimbabwe - en sa qualité d'autorité régulatrice - eut banni les actions prévues le 16 août, par le biais d'une ordonnance d'interdiction", a expliqué M. Mangwana.

 

"La conséquence de l'Ordre d'interdiction et de la décision de la Haute cour était de rendre toute activité associée aux manifestations prévues par l'Alliance-MDC le 19 août 2019, illégale. Nous, par conséquent, notons avec préoccupation que la déclaration des Missions semble ne pas reconnaître cette position de la loi", a-t-il ajouté.

 

Pour lui, il est inquiétant que l'idée avancée par le communiqué conjoint soit que les tribunaux n'auraient pas dû donner ce jugement et qu'on doit laisser faire ceux qui sont dans l'illégalité.

 

"Nous jugeons cela déconcertant et comme une offense au principe de l'Etat de droit que les pays représentés par les Missions veulent tant vanter. Il est navrant de recevoir une déclaration qui ignore l'importance de respecter la Constitution du Zimbabwe et l'Etat de droit", a poursuivi M. Mangwana.

 

"Que les Missions étrangères ignorent totalement le fait que les tribunaux zimbabwéens se sont exprimés sur cette affaire laisse penser à une attitude méprisante envers nos institutions, notamment le système judiciaire", a insisté Ndavaningi Nick Mangwana.

 

D'après lui, ils attendent des pays occidentaux déterminés à soutenir la liberté d'expression, d'association et de rassemblement qu'ils fassent preuve d'impartialité et qu'ils ne s'ingèrent pas indûment dans les affaires intérieures du Zimbabwe.

 

Le MDC a prévu de manifester ce jeudi dans la ville de Mutare.

 

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/NJL/GABON2019

 

 

 

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