Les attaques contre les centres de traitement d'Ebola en RDC risquent d'annuler les progrès enregistrés, selon le patron de l'OMS

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Genève, Suisse, 15  mars  (Infosplusgabon) - Les attaques contre les centres de traitement d'Ebola en République démocratique du Congo (RDC) risquent d'annuler les progrès enregistrés durant la récente épidémie dans le Nord-est du pays, a averti jeudi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

 

S'adressant à la presse à Genève, suite à des informations faisant état de nouvelles attaques contre une infrastructure dans la zone sanitaire de Biena, près de Butembo, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dit que cette maladie mortelle était un fardeau supplémentaire pour cette population, selon un communiqué des Nations unies.

 

“Ces attaques pourraient annuler les progrès enregistrés", a averti le directeur général de l'OMS.

 

"Nous travaillons pour trouver un équilibre entre protéger les patients et le personnel contre les attaques commises par les groupes armés et développer la confiance et l'appropriation de la crise par les communautés. Il n'y a pas d'alternative, nous devons y parvenir pour mettre fin à l'épidémie", a-t-il indiqué.

 

Si l'attaque de jeudi est confirmée, il s'agirait alors de la quatrième du genre contre les infrastructures de traitement ou de transit en deux semaines.

 

C'est le décès d'un individu dans la communauté qui a débouché sur "l'escalade de la violence" et la " sérieuse dégradation" du centre de transit local de traitement d'Ebola, a expliqué M. Tedros.

 

Saluant la bravoure et l'engagement du personnel à l'avant-garde de la riposte contre la menace que représente Ebola, le directeur général de l'OMS a ajouté qu'ils n'avaient pas plus de détails par rapport à ce qu'ils savent déjà concernant la dernière attaque.

 

“Nous n'avons pas d'informations faisant état d'agents de Santé ou de patients blessés, mais nous attendons plus d'informations", a-t-il poursuivi.

 

Samedi dernier, le patron de l'OMS avait visité un centre de Santé à Butembo quelques heures après qu'il a été attaqué pour la seconde fois, causant la mort d'un policier et faisant plusieurs blessés parmi les agents de Santé.

 

Parmi les groupes armés actifs dans le Nord-est de la RDC, dont le nombre est supérieur à 100, M. Tedros a cité les Forces alliées démocratiques et les Maï-Maï comme étant potentiellement responsables.

 

“Face à cette situation sécuritaire, la population a des préoccupations qui ne sont pas que sanitaires" a-t-il dit. "Ebola est un fardeau supplémentaire pour une population qui en subit déjà beaucoup trop", a-t-il estimé.

Malgré les défis posés par l'insécurité, M. Tedros a dit que des progrès ont été enregistrés, par rapport à l'épidémie d'Ebola, qui est maintenant "concentrée" dans les villes de Butembo et Katwa.

 

L'épidémie a été aussi contenue dans 11 des 28 communautés où des cas ont été enregistrés, "nous avons maintenant stoppé la transmission à Beni, Mangina, Komanda et Oicha", s'est réjoui le directeur général de l'OMS.

 

Les communautés "acceptent de plus en plus" les agents qui luttent contre Ebola, a-t-il noté, tout en indiquant que 90 pour cent des gens ont accepté d'être vaccinés, ainsi que les visites de contrôle.

 

Selon l'OMS, les dernières données provenant des autorités congolaises indiquent que cette dernière épidémie, qui a débuté le 1er août dans la région du Kivu, se chiffre en 927 cas probables et confirmés d'Ebola, dont 584 décès.

 

Plus de 87.000 personnes ont été vaccinées dont 27.000 agents de Santé en RDC et 5.000 dans les pays voisins.

 

En outre, plus de 58.000 "contacts" ont été enregistrés et plus de 4.200 sont suivis, pour détecter les signes de la maladie.

 

"Le nombre de nouveaux cas a diminué de moitié par rapport à janvier", a dit M. Tedros, de 50 cas par semaines à 25, en moyenne actuellement.

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/MIR/GABON2019

 

 

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