Sénégal : Un haut responsable syndical nigérien dénonce les multinationales chinoises dans son pays

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Dakar, Sénégal, 12 décembre (Infosplusgabon) - Le secrétaire général de la Confédération nigérienne du travail (CNT), Mamadou Sako a dénoncé, mardi à Dakar, les agissements de certaines multinationales au Niger, accusant particulièrement les sociétés chinoises de se comporter comme en terrain conquis.

 

"Les sociétés chinoises qui exploitent le pétrole et l'uranium ne respectent aucune norme environnementale. Elles polluent l'atmosphère, pillent les ressources et ignorent royalement la législation du travail", a-t-il déploré dans un entretien.

 

M. Sako, qui s'exprimait en marge d'un séminaire régional sur le dialogue social qui se tient depuis lundi dans la capitale sénégalaise, a indiqué que son organisation avait porté plainte contre les sociétés chinoises auprès du Bureau international du travail (BIT), soulignant les mauvaises conditions de travail du personnel local payé, selon lui, "dix fois moins" que les Chinois.

 

"Les travailleurs nigériens des sociétés chinoises ne sont pas protégés. Ceux qui travaillent dans les carrières d'uranium n'ont pas de combinaisons adéquates. Ils rentrent chez eux avec tous les risques de contamination radioactive", s'est-il inquiété, déplorant l'attitude des autorités de son pays face à cette situation "connue de tous" et qui ne cesse d'engendrer des tensions sociales entre les travailleurs et leurs employeurs.

 

"L'Etat ne fait rien et, malheureusement, nous n'avons pas d'organe de dialogue social qui pourrait jouer le rôle de contrôleur et de régulateur. Les inspecteurs du travail, censés veiller sur le respect des normes, ferment les yeux sur les agissements des sociétés chinoises", a accusé M. Sako.

 

Par ailleurs, il regrette la lenteur de l'entrée en vigueur des accords signés en 2006 entre l’État du Niger et la société française AREVA, spécialisée dans l'exploitation de l'uranium.

 

Parmi ces accords, figurent la "nigérianisation" des cadres de la société, la hausse de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) versée par AREVA sur sa production, l'augmentation de la quote-part du Niger et la mise en exploitation de la mine d'Imouraren.

 

"Cette mine est la deuxième plus grande mine d'uranium au monde. Elle va permettre la création de 25.000 emplois directs, soit beaucoup plus que toutes les autres mines réunies", a indiqué M. Sako, ajoutant que "ce n'est qu'en novembre dernier que AREVA a décidé d'appliquer ces accords".

 

Le séminaire, qui prend fin mercredi, regroupe des acteurs du dialogue social d’une vingtaine de pays d'Afrique francophone, ainsi que des représentants d’organisations et d’institutions internationales dont le Bureau international du travail (BIT), l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et la CNV Internationaal des Pays-Bas.

 

Il vise, entre autres, à créer un réseau d’acteurs du dialogue social pour développer des initiatives concourant à renforcer les processus de dialogue social en cours dans les différents pays et échanger sur les modes de règlement et de prévention des conflits liés aux processus électoraux dans l’espace francophone.

 

La rencontre a pour thème "Regards croisés sur des expériences et problématiques de dialogue social en Afrique francophone".

 

Parmi les pays participants figurent le Sénégal, le Bénin, le Togo, la Centrafrique, la Tunisie, la RD Congo, le Niger, la Mauritanie, la Côte d'Ivoire, le Gabon, le Tchad, le Cameroun et Madagascar.

 

 

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