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Epais mystère autour de l’arrestation présumée de plusieurs cadres rebelles burundais

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Bujumbura, Burundi, 24  octobre (Infosplusgabon) - Des informations contradictoires continuaient à circuler, mardi, à Bujumbura et sur la toile, au sujet de l’arrestation présumée de plusieurs hauts cadres militaires des Forces populaires du Burundi (Fpb) à laquelle auraient collaboré les polices burundaise et tanzanienne, dimanche, sur le sol de la Tanzanie voisine.

 

 

 

Toutefois, on s’en lave les mains à Bujumbura et à Dar es-Salaam malgré les accusations directes du Colonel Adolphe Manirakiza, le porte-parole du mouvement rebelle, contre les deux capitales.

 

Le porte-parole de la Présidence de la République à Bujumbura, Jean Claude Karerwa, a même lancé une mise en garde sévère, sur les antennes de la radio publique, en direction de ceux qui s’autorisent à pirater le compte tweeter du chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, pour diffuser de fausses informations au sujet de ces arrestations supposées.

 

L’ambassadeur de la Tanzanie au Burundi, Rajabu Gamaha, de son côté, a confié à un journal en ligne, réputé proche du pouvoir (Ikiriho, la réalité, en langue locale, le Kirundi) de ne pas être au courant de l’arrestation de rebelles burundais sur le sol tanzanien.

 

Les captifs supposés sont, principalement, le général Jérémie Ntiranyibagira et le lieutenant- colonel, Edward Nshimirimana, numéros un et deux des Fpb, à en croire leur porte-parole rebelle qui a, depuis, multiplié des alertes dans les médias internationaux, en direction des défenseurs des droits humains, pour suivre de près le sort final des disparus.

 

Le général Ntiranyibagira et le Lieutenant-colonel Nshimirimana ont été arrêtés en même temps que deux autres membres de la rébellion, dont une femme, par la police tanzanienne « avant d‘être immédiatement envoyés au Burundi », maintient le colonel Manirakiza.

 

Selon la version des faits du Colonel, l’étau s’est resserré autour des captifs dimanche soir, à 9 heures locale (7 h Gmt) alors qu’ils se trouvaient « en visite » aux membres du mouvement rebelle, dans la localité tanzanienne de Ngara, non loin de la frontière est du Burundi. Ngara fait partie des régions tanzaniennes qui accueillent, en tout, autour de 150.000 réfugiés burundais depuis bientôt trois ans.

 

Moins de deux semaines avant la mésaventure des deux chefs rebelles burundais, une quarantaine de fusils avait été saisie dans l’un des camps de réfugiés burundais, à Nduta, selon la police tanzanienne qui n’a toutefois pas précisé l’origine et l’usage qui allait être fait de l’arsenal de guerre.

 

Les réfugiés sont également un enjeu de taille et une source de préoccupation pour le pouvoir burundais qui fait le maximum pour les rapatrier, la paix ayant fini par revenir sur l’ensemble du territoire national, soutient-on.

 

Du côté des soutiens politiques de la rébellion, le président du Conseil national pour la défense de l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, pour la paix, la réconciliation et l’Etat de droit (Cnared, principale plateforme de l’opposition intérieure et en exil), Charles Nditije, a laissé entendre, via les réseaux sociaux, que l’extradition des deux présumés captifs était d’autant plus « irrégulière et inacceptable qu’il n’existe pas à ce jour d’accord dans ce sens entre les deux pays.

 

Avec ces arrestations présumées irrégulières, «nous risquons de reconsidérer notre participation aux pourparlers inter-burundais de paix » qui sont pilotés par l’ancien président tanzanien, Benjamin William M’Kapa, a-t-il menacé.

 

Une autre rébellion de la « Résistance pour l’Etat de droit »(Red) s’est fendue d’une déclaration indignée à la suite de ces arrestations présumées et a appelé à la « combativité et au courage » des compagnons de la lute armée « jusqu’à l’aboutissement de la cause commune ».

 

Dans leur configuration, les Fpb sont une dissidence des Forces républicaines du Burundi (Forebu), qui s’étaient autoproclamées à l’ombre de la crise politique autour des élections controversées et émaillées de violence de 2015.

 

Le gros des membres des différentes rébellions en gestation au Burundi sont des déserteurs de l’armée régulière, dans la foulée de la tentative de putsch militaire manqué contre le régime de l’actuel chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza, en mai 2015.

 

On attribue généralement l’origine de la crise politique persistante à la candidature du chef de l’Etat à un troisième quinquennat que l’opposition, la société civile et une partie du camp présidentiel trouvaient contraire à la Constitution et à l’accord d’Arusha qui avait mis fin à la guerre civile de 1993 à 2006.

 

Pour le moment, les différentes rébellions n’inspirent pas de crainte immédiate au pouvoir burundais qui semble néanmoins boudé le plaisir de leur avoir porté un coup dur jusque dans leurs derniers retranchements, à travers les arrestations supposées, de l’avis des analystes à Bujumbura.

 

Le mot "rébellion" n'est même pas d'usage courant dans le vocabulaire officiel des dirigeants burundais qui préfèrent plutôt parler de "groupes de malfaiteurs" pour qualifier les rares opérations ciblées supposées être à l'actif des mouvements armés autoproclamés.

 

FIN/INFOSPLUSGABON/AER/GABON 2017

 

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