Le retrait des troupes de Hafter de ses positions fait obstacle au cessez-le-feu, selon Ghassan Salamé

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Tripoli, Libye, 15 avril (Infosplusgabon) - Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission d'Appui en Libye (UNSMIL), Ghassan Salamé, affirmé que la problématique qui se pose aujourd'hui pour résoudre l'escalade militaire à Tripoli est l'acceptation par le chef de l'Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Hafter, d'un cessez-le feu tout en refusant de retourner à ses positions antérieures, tandis que le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale, Fayez al-Sarraj exige en plus du cessez-le-feu le retour des troupes de Hafter d'où elles sont venues.

 

Dans une interview accordée lundi à Radio BCC en anglais, M. Salamé a déclaré que le maréchal Khalifa Hafter a "des objectifs politiques clairs, à savoir le contrôle de la capitale", ajoutant que M. Hafter a accepté un cessez-le-feu mais a refusé de se retirer.

 

"Jusqu'à présent, le gouvernement internationalement reconnu à Tripoli a posé deux conditions à la négociation", a déclaré M. Salamé dans une interview accordée à la correspondante de la BBC, Liz Duset, lundi, assurant que le premier concerne le cessez-le-feu et le second le retour de Hafter sur ses positions avant le début des combats le 3 avril. Mais Hafter a refusé le retrait vers ses positions antérieures, a-t-il précisé.

 

"Je pense que nous sommes toujours dans une phase de mobilisation des deux côtés, pas de négociation. Il faut que les deux acteurs soient convaincus qu'ils se trouvent dans une impasse militaire pour reprendre les négociations, mais tant qu'une partie sera convaincue qu'elle peut gagner seule, nous n'atteindrons pas le stade des négociations", a ajouté M. Salamé résumant la situation actuelle.

 

En réponse à une question sur sa réaction à l'égard de "l'encouragement" qu'aurait reçu Hafter des parties qui le soutiennent en allusion à sa visite à Riyadh en Arabie saoudite, au Caire en Egypte et en France, M. Salamé a indiqué: "Je ne pense pas qu'il ait besoin d'encouragement".

 

Il a ajouté: "Je pense qu'il a été aidé en raison de ses efforts antiterroristes au cours des deux ou trois dernières années par ces parties étrangères. Mais maintenant, il a des objectifs politiques clairs: le contrôle de la capitale, où vit un tiers de la population et où se trouvent toutes les institutions".

 

Selon le chef de l'UNSMIL,"il se pourrait qu'il les a peut-être surpris, mais maintenant ils n'ont d'autre choix que de rester à ses côtés", soulignant que "l’autre partie bénéficie également du soutien de l’étranger".

 

Mais il a déclaré: "Tout cela est très triste, car nous étions proches de la réunion de toutes les parties à Ghadamès pour parvenir à un accord politique, et j'ai dû retarder la réunion à cause de l'attaque".

 

Les efforts des Nations unies pour résoudre la crise en Libye se sont compliqués depuis le lancement le 4 avril par l'Armée nationale libyenne d'une opération militaire contre Tripoli, à quelques jours de la tenue de la Conférence nationale inclusive, qui était prévue du 14 au 16 avril courant, pour trouver un consensus entre les Libyens sur un calendrier pour l'agenda électoral mettant fin à la transition dans le pays. Une situation qui a contraint M. Salamé à reporter cette rencontre.

 

FIN/INFOSPLUSGABON/PPM/GABON2019

 

 

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