Les médecins gambiens exposent les défis de leur secteur

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Banjul, Gambie,  12 mars  (Infosplusgabon) - Dr Nenneh Bah, vice-présidente des Médecins internes gambiens en grève, a déclaré, ce lundi, que leur mouvement est nécessaire pour que la population soit au courant des nombreux problèmes que rencontrent les médecins dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

 

Dr Bah, qui s'adressait à la presse dans l'enceinte de Edward Francis Small Teaching Hospital (Efsth) à Banjul, où les médecins membres de l'Association des médecins et dentistes et médecins internes gambiens ont entamé une grève, exige la démission de la ministre de la Santé, Saffie Lowe Ceesay, entre autres.

 

Les médecins, qui ont lancé le mouvement jeudi, ont été mis en colère par les propos qu'aurait tenu la ministre qui les a taxés "d'antipatriotes" et de "corrompus". Elle aurait aussi dit que les médecins "volaient les médicaments" dans les infrastructures de santé.

 

Mme. Ceesay a tout nié en bloc mais les docteurs affirment avec force que tels ont été ses propos.

 

Selon Dr Bah : "Nous voulons que les Gambiens se rendent compte du manque de ressources indéniables dans notre secteur. Le manque de ressources a gravement entravé la prestation des services de santé.

 

"Il n'y a pas d'Unité de soins intensifs correcte ou fonctionnelle dans le principal hôpital de référence de la Gambie. L'Uinité de soins intensifs est comme une salle normale; elle n'a pas ce qu'il faut pour être une Unité de soins intensifs. Nous utilisons notre expertise pour nous débrouiller avec ce que nous avons dans nos hôpitaux".

 

Pour Dr Bah, leur conscience ne leur permet plus de continuer à travailler en silence face aux nombreux défis qu'ils rencontrent pour délivrer des prestations de service de qualité.

 

"Notre taux de mortalité maternelle est très élevé et nous sommes classés 8ème en Afrique. Les femmes meurent alors qu'elles devraient prendre soin de leurs familles".

 

Elle attribue ce taux élevé de mortalité au manque d'équipements pour faciliter leur travail. "Nos mains sont fatiguées parce qu'elles ne peuvent pas parler ni réclamer ce dont nous avons besoin pour faire notre travail. Même si nous avons l'expertise et qu'il y a une pénurie de ressources, alors, nous finissions par envoyer nos patients à l'étranger. Ceci peut être évité".

 

Pour cette dernière, un changement de leadership est nécessaire au ministère de la Santé. "Nous pensons que ceci peut changer avec un ministère fonctionnel, avec un leadership fonctionnel. Nous avons besoin d'un groupe de technocrates pour diriger le ministère. Il s'agira de gens qui savent comment relever les défis du secteur de la Santé".

 

Dr Bah a tenu à préciser qu'il n'y a aucune rancune à l'encontre de leurs autorités mais ils veulent que les Gambiens sachent que le leadership au ministère de la Santé ne les mène pas vers la bonne direction et ce n'est pas dans l'intérêt du secteur de la Santé et des Gambiens.

 

"Il nous faut quelqu'un qui fera des besoins urgents de notre secteur une priorité absolue et non quelqu'un qui nous démoralise. S'il n'y a pas de réponse à nos demandes, nous poursuivrons la grève", a averti Dr Bah.

 

FIN/INFOSPLUSGABON/PML/GABON 2018

 

 

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